Pêcher moins pour gagner plus, le pari Poiscaille

Frais, durable, ETHIQUE. C'est notre devise.
Mais le terme éthique est vraiment fourre-tout. Alors on vous explique tout ci-dessous.
Chez Poiscaille on pense surtout au prix auquel le poisson est payé.
C'est ça la clef.

LE CONSTAT

Les pêcheurs gagnent mieux leur vie que les agriculteurs
Les pêcheurs gagnent plutôt bien leur vie. Le smic et les subventions pour survivre, ce n'est pas leur lot. Mais pour un bon niveau de vie, il faut pêcher de grandes quantités de poisson et enchaîner les marées à 15 heures de mer. Résultat ? Des océans en santé inquiétante. Et des marins qui font souvent 15 ans de plus que leur carte d'identité.
Pas de label pour garantir un meilleur prix
Pour les pêcheurs, c'est la loi de la criée qui règne. L'offre et la demande, point barre. Pas d'assurance de rémunération supérieure, même quand ils pêchent à petite échelle et proposent des poissons pêchés de manière durable.
Tous les ligneurs nous racontent la belle pêche d'automne bradée, à cause d'un énorme débarquement réalisé par un grand chalutier. Le genre d'histoire qui nous donne le mal de mer.

GAGNER PLUS POUR PÊCHER MOINS, C'EST POSSIBLE !

Un engagement pour des prix élevés, toute l'année
Chez Poiscaille, on veut que les pêcheurs vertueux gagnent plus, pour encourager leurs pratiques vertueuses.
Pour les poissons dits "nobles", on maintient des prix élevés, même quand ça chavire en hiver. Et pour les espèces moins valorisées, payées moins de 2€ le kilo, on garantit 5€ toute l'année. Cerise sur le moulinet, on ne négocie pas à la baisse quand nos volumes augmentent.
Payer toutes les espèces à bon prix, pour des prises diversifiées
Les prix du poissons c'est le grand écart. A la criée, la sole et le bar valent entre 10 et 20€, le chinchard et le tacaud valent 1€.
Pour les pêcheurs, la stratégie de pêche est vite décidée. Avec leurs petits volumes et l'activité très dépendante de la météo, ils sont quasiment contraints de se concentrer sur les mêmes espèces. Qui sont alors ciblées par tous les bateaux, se raréfient et voient leur prix augmenter année après année.
S'engager sur du chinchard et du tacaud à 5€, c'est inciter les pêcheurs à s'intéresser à ces espèces. Elles sont plutôt abondantes, mal valorisées, et faciles à trouver.
On espère donc initier un cercle vertueux. Pour permettre aux pêcheurs de laisser les bars et les soles tranquilles quelques marées, en se concentrant sur les mulets et les tacauds abondants. Ce qui devrait aider les bars et les soles à mieux se porter.

Pour illustrer nos propos d'achat au bon prix, on vous donne 3 exemples concrets.

Le chinchard - le chouchou des japonais qui finit en farine à saumons


"Mais le chinchard c'est un poisson de m...e, ça vaut rien, mon tonton breton l'a toujours dit. 20€ pour ça ? Je suis pas un pigeon non plus."

Les premières fois qu'on reçu ce genre de boulet de canon, on a pensé Capitaine Haddock direct. C'est vrai que c'est un poisson qu'on trouve à 5€ le kilo sur les étals.

Le chinchard est mal réputé en Europe. Sardine, maquereau, hareng et anchois lui volent la vedette, dans la catégorie poisson gras. Résultat, il est pêché en masse, par des chalutiers de 30 à 100 mètres, battant pavillon lointain, pour être ensuite passé en farine. On nourrit cochons danois et saumons norvégiens avec.

Et les pêcheurs qui en proposent à la criée récoltent 1€ par kilo, 2€ les meilleurs jours. Côté Pacitifque les Japonais en tirent leurs plus beaux sashimi.

Chez Poiscaille on garantit 5€ minimum et jusqu'à 8€ si le poisson est pêché à la ligne et vidé à bord. De quoi inciter les pêcheurs à s'y intéresser.

La coquille Saint Jacques - pour encourager la pêche en plongée

"20€ pour deux kilos de coquilles Saint-Jacques, ça fait un budget, en plus j'en tire 10 noix à peine."

Attention au terme "Saint-Jacques", complètement fourre tout. Pétoncles géants, noix décortiquées et alourdies à la saumure, on retrouve vraiment de tout sur les étals.

Chez Poiscaille on ne travaille qu'avec des pêcheurs français. En France, la coquilles Saint-Jacques est majoritairement pêchée à la drague. Chaque navire peut capturer entre 800kg et 2 tonnes par jour.
La drague a un fort impact sur les fonds, consomme beaucoup de carburant et entraîne de nombreux accidents.
Elles est payée aux pêcheurs entre 1,8 et 2,5€.

Chez Poiscaille, on ne propose que de la coquille Saint-Jacques de plongée. Pêchée à la main, les pêcheurs ramènent entre 100 et 400 kilos par marée. Le hic c'est que les plongeurs sont trop souvent payés au même prix que les pêcheurs à la drague.

Pas avec nous. On garantit 5€ toute l'année, avec de belles quantités à la clef pour les trois équipages qui remplissent les Casiers. Et on monte à 6€ pour les fêtes, quand les pêcheurs nous emballent les produits en bourriche de 3 ou 6 kilos. Un prix suffisant pour rester motivé, même quand l'eau est à 10°C, que le vent du Nord gèle les oreilles sur le trajet et que l'eau est couleur café au lait.

Le thon rouge - payer cher pour laisser se renouveler les stocks de poisson

Le thon rouge se porte mieux depuis plusieurs années, les pêcheurs côtiers les croisent chaque année un peu plus nombreux, plus proches de la côte.

Mais les prix ne sont pas toujours au rendez-vous. Les petits poissons, en été, se vendent très bien, 20€ le kilo. Mais en automne, les bêtes de 100kg et plus chutent à moins de 10€. Dans ces conditions, il est tentant d'en pêcher un deuxième, pour assurer la journée.

Chez Poiscaille, on garantit entre 16 et 20€, toutes tailles confondues. C'est entre 3 et 10€ de plus que le prix à la criée, selon les secteurs. De quoi permettre à chaque pêcheur de capturer quelques individus par an. Avec ces bons prix, ils pourront se permettre de laisser les bars et les lieus jaunes tranquilles pour quelques marées.

Quand on vous en glisse 500g dans votre Casier, on perd de l'argent. Mais c'est de bonne guerre, on se rattrape sur les poissons moins connus que l'on paie entre 4 et 7€ aux pêcheurs. On fait alors une très bonne marge, et le prix est quasiment 10 fois supérieur au marché, le pêcheur gagne vraiment mieux sa vie.

Toujours pas convaincus ? On laisse la parole aux pêcheurs du réseau !