Que ce soit du côté de nos Point Relais (qui sont souvent des magasins bio) ou du côté de nos abonnés, on nous pose régulièrement la question du bio.
La première chose à noter, c'est que le label "agriculture biologique" porte sur l'élevage et chez Poiscaille, on fait principalement du sauvage.
Mais qu'en est-il des coquillages ? Pour éviter de noyer le poisson, on vous explique tout !
Avant de parler du bio, parlons de l'origine de nos produits
Chez Poiscaille, on a renoncé à l'élevage.
Pourquoi ?
Ces espèces issues de l'aquaculture (bio ou non) sont nourries avec des farines et des huiles de poissons, qui sont pêchés au chalut de manière non durable. Pour vous donner une idée, il faut 1 à 3 fois le poids du poisson élevé en farine de poisson sauvage, pour le produire.
On évite également d'encourager la pollution génétique. Les poissons les plus malins, en s'échappant des élevages vont se reproduire dans le stock endémique des cours d'eau. On se retrouve ensuite avec des poissons sauvages perturbés, ayant un patrimoine génétique plus faible et susceptibles d'attraper des maladies.
Les élevages "naturels" ça existe aussi non ?
Oui capitaine, on parle de poisson d’élevage issus de l’aquaculture certifiée bio.
C'est une filière qui a été crée notamment pour pallier la pénurie de certaines espèces à l’état sauvage, comme le saumon, la truite, le bar ou la dorade.
Pourquoi en retrouve pas chez Poiscaille ?
Les poissons bio d’élevage grandissent dans des cages flottantes en mer, en rivières détournées ou en lac. Même si les techniques d'élevage sont mieux contrôlées dans la filière bio : densité d’animaux adaptée pour chaque espèce, traitements préventifs plutôt que curatifs, sans utilisation d’hormones, contrôle de l’impact environnemental etc., l'alimentation reste composée de poisson sauvage.
Il existe de nouvelles pistes pour l'alimentation des poissons d'élevage, comme les farines d'insectes. Chez Poiscaille, on reste sur une valeur sûre tant qu'on est pas certains de l'impact de ces techniques sur le long terme.
Vous l'avez donc compris, chez Poiscaille tous les poissons et crustacés sont bio de-facto, car ils sont sauvages.
Quid des coquillages...
Pour les coquillages, c'est une autre paire de bottes ! Dès lors que les coquillages sont manipulés par l'homme on doit parler d'élevage. On vous donne alors des points clairs pour vous y retrouver sur les étals :
- Coquillages et crustacés pêchés en plongée ou à pied, comme les coquilles Saint-Jacques de plongée, les ormeaux, les araignées, les huîtres plates de plongée : c'est sauvage, c'est donc bio, et la technique de pêche n'a quasiment aucun impact sur les fonds marins. On fonce donc pleine nageoires !
- Les huîtres : on favorise les huîtres issues du captage naturel (nées en mer). On en mange uniquement en saison si on souhaite éviter les huîtres dîtes "laiteuses" et on se méfie des huîtres vendue en tant que "4 saisons". En effet celles-ci sont des huîtres triploïdes (s'opposant aux huîtres diploïdes), sur lesquelles l'homme est intervenu afin de supprimer le cycle reproducteur de l'huître. Elles grossissent donc plus vite et ne sont jamais laiteuses. Cependant, on retrouve les mêmes problèmes de pollution génétique qu'avec les élevages de poisson.
- Les moules : on privilégie les moules sauvages ou de corde et on évite les moules de bouchot, qui dans le processus d'élevage ont un grand impact sur l'estran*.
Tous les producteurs du réseau Poiscaille répondent aux arguments ci-dessus. On peut donc manger des coquillages les yeux fermés !
Label rouge Vs label bio
Les labels bio et rouge ne sont utilisés que dans l'élevage.
Les produits issus de l'aquaculture biologique sont plus respectueux de la nature et de ses cycles, car ils n'utilisent pas d'hormone de croissance ni d'OGM. Cela fait l'objet d'une réglementation européenne. Les produits issus du label rouge quand à eux, bénéficient d'une meilleure qualité organoleptique.
*l'estran, kesako ? C'est la zone balayée par les marées. Elle découvre a marée basse et elle est recouverte d'eau à marée haute, ce qui la rend propice au développement de plein d'espèces de coquillages et crustacés.