Poulpe, thon rouge, thon germon : trois alternatives durables au saumon fumé

Cette année, on vous encourage à opter pour des produits plus durables et éthiques sur les tables de réveillon. Noël c'est aussi l'occasion de célébrer le merroir français et de soutenir nos pêcheurs côtiers.

Les alternatives au saumon fumé

Elles sont nombreuses les alternatives durables au saumon. Elles nagent même au large de nos côtes. Cet été, on a profité des belles pêches de thon rouge et de thon germon de Pascal, Nathan et Anthony. Et du fameux poulpe envahisseur, pêché au pot par Loïc & John. On a glissé quelques pavés et quelques tentacules dans les Casiers de la mer de nos abonnés. Et on a fait fumer le reste, pour les fêtes. L'occasion pour nos pêcheurs d'être rémunérés à un juste prix pour toutes leurs prises. Et pour nous, d'encourager leurs pratiques vertueuses. En ce moment en préparation : de l'espadon fumé ! Attention stocks limités, il n'y en aura pas pour tout le monde.

Thon rouge (ou germon) ou saumon ?

Du saumon du bout du monde

Le saumon est en grande majorité issu de l'élevage. C'est d'ailleurs pour ça que vous pouvez le retrouver sous le label "Bio". On peut se dire : "chouette, comme ça, pas d'impact sur le poisson sauvage". Mais non, l'impact est tout de même bien présent. Le saumon d'élevage bio ou non est nourri avec des farines de poisson qui eux, sont pêchés en mer, de manière non durable.Certains poissons pêchés dans les eaux françaises, comme le chinchard, boudés par les consommateurs, sont réduits en poudre. La farine est ensuite acheminée sur les sites d'élevage, en Norvège ou au Chili. Les saumons débarquent de nouveau chez nous fumés, sous vide, dans nos rayons de supermarché. Quand on essaie de compter les kilomètres parcourus, et donc d'émission de CO2, on a envie de se cacher sous une anémone.

Le saumon sauvage peut paraître plus vertueux. Mais non moussaillon, il est victime de surpêche. Et vient de loin. D'ailleurs, 80% des produits de la mer consommés en France sont importés.

Donc cette année, on prend des bonnes résolutions avant l'heure. Pour éviter de polluer la planète et d'abîmer les océans, on se tourne vers une alternative durable : le thon de ligne pêché sur nos côtes, et fumé (presque) sur place. Et cerise sur le gâteau, c'est délicieux. Parole de marin.

Des stocks de thon rouge en bon état :

Les stocks de thon rouge en Méditerranée et en Atlantique se portent bien depuis plusieurs années. Les quotas ont été augmentés : on peut aujourd'hui pêcher plus que début 2000, sans compromettre l'avenir de la ressource. On peut donc manger à nouveau du thon rouge de ligne de d'Atlantique Nord-Est et Méditerranée.

On privilégie la petite pêche côtière :

Du thon rouge (ou germon) oui, mais de ligne, pour soutenir les pêcheurs côtiers.

Les grands navires pêchent à la senne. Ils ont la majorité des droits historiques, et se voient donc attribuer la majorité des quotas. Ils capturent des grands poissons (100 kg et plus), mais aussi des juvéniles que l'on aimerait bien laisser nager quelques années avant de les ramener dans nos assiettes. On parle de plusieurs centaines de tonnes en quelques coups de filets, sans mentionner les prises accessoires.

Un ligneur de 10 mètres remonte poisson par poisson. Chacun demande du temps pour être remonté et manipulé avec soin pour assurer une bonne conservation. Une bonne journée, ce sont 5 à 6 poissons de 20 à 40 kg côté Méditerranée, 1 poisson de 100 kg côté Atlantique.

Un petit tour au fumoir du coin :

On envoie directement les thons pêchés aux fumoirs de la côte. Ils ne parcourent que quelques kilomètres voir quelques mètres. On travaille avec deux fumoirs : l'un sur l'île de Groix, le second, au Pays Basque. Résultat : bilan carbone réduit au minimum et la filière traditionnelle est soutenue.

Le thon germon (ou thon blanc) a été pêché cet été par Pascal à la traine au large du Pays Basque. On en a envoyé une partie au fumoir Onaké de Michel Larramendy - à 500m de la côte, en prévision des fêtes. Dans son atelier, il découpe les longes, les sale puis les fume au bois de hêtre.

Le thon rouge a été pêché par Nathan Roullot & Anthony Guenec au large de la Bretagne cet été. Le poulpe, à l'automne, par Loïc et John. C'est Patrick Saïgot qui s'est chargé de les fumer dès le retour de pêche, dans son atelier traditionnel, sur l'île de Groix.

C'est la meilleure des alternatives durables puisque la fumaison permet de soutenir les pêcheurs en achetant toute leur pêche, même quand il ne reste plus de place dans les Casiers de la mer. C'est une garantie pour nos pêcheurs d'être rémunérés correctement par rapport aux enchères de la Criée.

Je commande mon poisson fumé pour Noël