Il fait quel trajet le poisson chez Poiscaille ?
Tout remonte à Paris
Du lundi au vendredi soir, les commandes passées auprès des pêcheurs remontent de la côte. Elles sont acheminées par des transporteurs spécialisés dans la marée. Ils ne transportent pas que du Poiscaille. Chaque nuit il faut récupérer les différentes origines, préparer les lots, faire les commandes et les emballer. Les Casiers franciliens sont livrés par nos propres soins, le jour même, en glacières réutilisées chaque semaine. Les Casiers pour la Région sont récupérés par Chronofresh, pour être livrés le lendemain.
Pourquoi concentrer à Paris ?
On adorerait une organisation qui évite de centraliser. Qui permette à quelques merlus de ligne de Saint-Jean de Luz de s'arrêter à Bordeaux, en route vers la capitale. Mais la pêche varie chaque jour. Difficile de prédire les quantités pêchées sur chaque côte. Ni la taille des poissons. Si le merlu est trop petit, il doit être complété avec des coques du Croisic ou des moules de Camargue. Sacré prise de tête logistique. Il y a déjà suffisamment d'aléas sur le poisson, autant éviter d'en ajouter avec un système de transport compliqué.
Moins de kilomètres malgré tout
On se console en pensant à tous ces pavés de saumon et dos de cabillaud qu'on a remplacés par des lieus jaunes Bretons ou des bonites de Toulon. Saumon et cabillaud viennent prioritairement de Norvège. Plutôt du Nord du pays. On a comparé.
Trondheim-Strasbourg : 2008 kilomètres Toulon-Montreuil-Toulouse : 1527 kilomètres
Et on ne regarde même pas les gambas tropicales, doublées par des tourteaux, araignées et homards.
Et sûrement moins de C02
Dans les études sur les émissions de C02 des produits de la pêche, c'est souvent la technique de pêche qui pèse le plus lourd. Chaluts et dragues génèrent beaucoup plus d'émissions que les techniques douces auxquelles on se cantonne. La sole de Philippe Calone, pêchée au filet trémail à Courseulles sur mer, génère moins de C02 que le même poisson pêché par un chalutier, parti de Roscoff pour une semaine dans le Sud de l'Irlande.
Aujourd'hui, on est trop petits, malgré nos 10 000 abonnés, pour une organisation éclatée sur tout le territoire. On espère bien améliorer ce point dans le futur. Favoriser la consommation la plus proche possible des zones de pêche. Difficile de s'attaquer à tous les sujets en même temps. Mais on n'oubliera pas !