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Philippe Avent, pêcheur à Saint-Jean-de-Luz

Philippe est l'insomniaque de la bande de Saint-Jean de Luz. Sur son tout petit bolincheur de 11,80m, le plus petit de toute la côte Atlantique à notre connaissance, il pêche les petits poissons bleus de pleine eau de nuit, de manière artisanale et à petite échelle.

La bolinche, à une échelle durable

La technique de Philippe est la bolinche, une senne coulissante qui permet de capturer les poissons bleus qui se déplacent en bancs à la surface. Pas d'impact sur les fonds et grande sélectivité sur les tailles et les espèces.

Mais attention, comme pour le filet droit, il existe plusieurs manières de pêcher à la bolinche et nous ne les recommandons pas toutes, loin de là ! Ici, rien à voir avec les bolincheurs bretons de 16 à 22m qui ciblent tous les poissons de pleine eau (dont les bars) dans toute la colonne d'eau et toute l'année, pêchant jusqu'à plus de 50m de profondeur et à plus de 50km de la côte. Dans ces conditions, la technique s'apparente davantage au chalut qu'à la senne ! À cette échelle, peu d'espèces sont épargnées et les victimes historiques de cette technique sont nombreuses : la dorade grise, le pageot, la dorade rose, ou le bar en Bretagne, mais aussi les bonites en Méditerranée. Les petits métiers sont directement impactés par certains bolincheurs qui travaillent toute l'année en pêchant en une nuit l'équivalent de 6 mois de pêche pour eux.

Le bateau de Philippe lui permet de travailler à l'extrême inverse : il est beaucoup moins puissant et ses outils de détection sont plus primaires. Il ne possède pas de sonar de dernière génération permettant d'identifier un banc de poissons à plusieurs centaines de mètres. Il se cantonne aux espèces parfois "oubliées" mais abondantes quand elles s'approchent de la côte : la sardine, l'anchois, le chinchard, la saupe, la bogue, le sar ou le maquereau espagnol. Il s'inscrit dans une démarche collective avec les autres petits métiers de Saint-Jean de Luz. Pêchés dans la nuit, remontés vivants puis plongés dans la glace immédiatement, la qualité des poissons est épatante. Pour nous, c'est la meilleure des façons de proposer certaines de ces espèces méconnues sous leur meilleur jour.

La sardine, l'espèce phare

Ce petit poisson bleu représente une bonne partie des captures de Philippe. À Saint-Jean de Luz, les sardines s'approchent de la côte à partir de décembre et remontent vers la Bretagne dès le mois de mars, quand les maquereaux débarquent dans le golfe de Gascogne. Les sorties se font de nuit, lorsque les eaux se rafraîchissent et que les poissons s'approchent de la surface. Sur son sondeur, Philippe tente de repérer la présence des bancs. S’il arrive à les localiser, toute la partie de pêche se joue en quelques minutes cruciales pendant lesquelles lui et ses matelots vont tenter d'encercler les poissons avec la bolinche. Une phase assez stressante où chaque geste peut s'avérer déterminant, à la barre comme sur le pont du bateau. Lorsque les sorties sont bonnes, Philippe et son équipage peuvent capturer plusieurs centaines de kilos en une nuit. Une fois prises dans la bolinche, les sardines sont pêchées à l'épuisette et versées dans un mélange d'eau et de glace, l'effet sur la conservation est impressionnant. Elles sont distribuées dans les Casiers de la mer dès le lendemain, les plus fraîches possible. De notre côté, on adore ce petit poisson bleu qui peut donner du fil à retordre aux adeptes de poisson cru sur du pain beurre ou mariné au citron. Pour les moins motivés, une Grillade au four ou au barbecue permet aussi de se régaler à moindre effort.

Consommer de la sardine et du chinchard, un acte engagé

Consommer de la sardine quand elle est présente sur la côte permet aux petits pêcheurs de relâcher leur effort de pêche sur les espèces surexploitées. Tout comme le sprat ou le chinchard, elle est fréquemment capturée par de gros chalutiers industriels qui sillonnent tous les océans du globe pour la transformer en farine et nourrir les saumons ou les bars d'élevage. Il en faut 4 à 5 kilos pour produire 1kg de poisson d'élevage, un non-sens écologique ! On appelle cela la pêche minotière et elle consiste à capturer les petits poissons abondants et constituant le bas de la chaîne alimentaire, pour nourrir les gros poissons d'élevage nés en laboratoire. Toute la chaîne trophique sauvage est pénalisée, un bar d'élevage, c'est un bar sauvage que l'on ne trouvera plus dans la mer, faute de nourriture sauvage. Chaque sardine bien valorisée en est une que les industriels de la pisciculture intensive n'auront pas une excellente raison pour la consommer directement dans les Casiers de la mer.

🐟 Espèces retrouvées le plus souvent chez Poiscaille : sardine, anchois, maquereau commun, maquereau espagnol, chinchard noir, chinchard à queue jaune, bogue, saupe, sar

🎣 Techniques de pêche : Bolinche

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Pas de chalut, pas de drague. Préservation des fonds marins avec des techniques de pêche douces.

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