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Les appros à la côté carnet de bord Saint-Jean-de-Luz

📓 Carnet de bord #2 : Camille & Grégoire de Poiscaille à Saint-Jean-de-Luz.

Camille & Grégoire font partie de l'équipe approvisionnement chez Poiscaille, ce sont nos acheteurs, en contact avec nos pêcheurs pour composer vos Casiers de la mer selon les arrivages de pêche, chaque jour.
Voici le carnet de bord de leur visite à la côte début juillet 2025, à Saint-Jean-de-Luz.

Jour 1 : Départ de bonne heure à la fraîcheur, arrivée sous la chaleur ! 🚄☀️

🚂 Départ du train prévu à 6h50 dans la best gare de Paris : la gare Montparnasse.
Pour l’anecdote, je dormais chez mon frère la veille et on s’est rendu compte qu’on devait prendre tous les deux le train vers 6h30 à la Gare Montparnasse, on a donc fait le trajet ensemble, pour réaliser que nos trains étaient sur des quais côte à côte et que même nos voitures étaient face à face !! La famille 🤌🏻 comme dirait Vin Diesel.
Personnellement, j’étais malade comme un chien et le réveil ne m’a pas fait du bien ; en tant "qu’appro" de la condition extrême, nous avons commencé à travailler dans le train en se disant : « départ 6h50, arrivée 11h à SJL, les combinaisons (de casiers de la mer pour le choix du soir) seront terminées ».
Sauf que gros KO technique de mon côté qui se traduit par une sieste bavante sur le PC fermé… Merci à mon binôme qui ne s’est pas moqué de moi (du moins pas en face). Arrivés à Saint-Jean-de-Luz sous un soleil de plomb vers 11h et direction le Airbnb où nous déposons vite fait nos affaires avant de partir en direction du port !
Première rencontre avec Thomas Domec, patron du Chekalet, un fileyeur de notre réseau. Nous apprenons qu’il a commencé la pêche avec son père sur le navire dont il est patron aujourd’hui et qu’il a racheté lors de son installation.
Carnet de bord appros - Thomas Domec, Saint-Jean-de-Luz
Après une part de quiche et un sandwich, nous retournons au port direction la criée car les pêcheurs rentrent au port !
Nous rencontrons d’abord Olivier Bourret, armateur du Nivelle IV, navire sur lequel patronne Bixente avec ses matelots pour nous ramener du délicieux merlu de ligne pêché à la palangre.
💡 C’est très particulier, la pêche au merlu, car il existe un accord tacite entre les pêcheurs. C’est « premier arrivé, premier servi ». Le premier navire sur zone y reste jusqu’au moment où il décide d’aller exploiter une autre zone, et dans ce cas c’est « qui va à la chasse perd sa place ».
Le premier navire qui arrive sur la zone qui vient d’être délaissée a le droit de l’exploiter jusqu’à ce qu’il en ait marre.
De plus, il y a des autorisations pour pêcher de nuit et pour pêcher de jour. Les navires autorisés à pêcher de nuit doivent laisser les zones aux navires autorisés à pêcher de jour vers 9h du matin.
  • 🌝 Le Nivelle IV est un navire autorisé à pêcher de nuit, tout comme l’Inara, le Moutton II et le Lausta
  • 🌞 Le Geroa, lui, est un navire autorisé à pêcher uniquement de jour parce que son patron Nicolas Ribault est seul à bord.
C’est d’ailleurs lui que nous rencontrons ensuite lors de la débarque de son poisson.
Carnet de bord appros - merlus de ligne.
De beaux merlus de ligne, direction les paniers de la mer Poiscaille...
Les deux armateurs sont contents de nous faire le tour de la criée et de nous montrer comment fonctionne la pesée pour Poiscaille. Cela nous permet de nous rendre compte d’où viennent les bons de livraison que l’on nous envoie pour rentrer les détails chaque jour. Et on ne vous cache pas que la fraîcheur de la chambre froide nous a fait du bien ! #insolation 🥵
Entre-temps, l’Inara est rentré. Nous rencontrons donc Florian Ansel, son patron.
Photo de Florien Ansel saint-jean-de-luz
Le sujet qui taraude les pêcheurs aujourd’hui est la sardine ! En effet, la criée se charge normalement d’acheter de la sardine de petit calibre et de la fournir aux pêcheurs qui s’en servent comme appât. Mais aujourd’hui il n’y a plus de sardine pour demain, ou alors elle est grosse et très chère, et cela menace la rentabilité économique des pêcheurs sur une sortie… (pas content ! pas content !)
Une fois que tout le poisson est glacé et que la commande de Poiscaille est finalisée, nous rentrons au port de Saint-Jean-de-Luz. La criée se trouvant sur la commune de Ciboure, les deux points sont divisés par un cours d’eau : le Nivelle. Nous rentrons donc à Saint-Jean-de-Luz en navire. Grégoire sur l’Inara et moi sur le Geroa.
Lors de ces 5 minutes de traversée, qui m’ont donné l’impression de rentrer au port après 3 ans de pêche à la baleine, j’ai pu discuter avec Nicolas Ribault. Et il s’avère qu’il n’est pas du tout du coin et qu’il vient des terres, proche de Tours ! Après une carrière dans l’agroalimentaire, il a appris la pêche à Saint-Jean-de-Luz avec le père de Thomas Domec (cité plus haut). Il s’est ensuite acheté son navire et est parti patronner ! Un bel exemple qui prouve que l’on n’a pas besoin d’avoir grandi dans les écailles pour devenir marin-pêcheur ! 🧜🏼‍♀️
Il est 16h, il fait chaud, nous décidons de nous asseoir à une terrasse de café pour faire notre réunion quotidienne avec l'équipe, en visio. Greg et moi, nous prenons respectivement un diabolo grenadine et un coca : 9€ (aïe ..) Enfin, quand je dis on, c’est plus Greg car de mon côté j’ai lutté toute la journée avec mon début de maladie et je me suis juste littéralement endormie bouche ouverte devant mon collègue qui devait sûrement être exaspéré…
À 17h, le téléphone sonne ! Le Samathéo, ligneur du réseau, rentre au port et il a de jolis thons rouges ! Retour à la criée pour voir les thons (on ne peut pas rater ça !). On rencontre donc l’armateur : Christophe Barriola ainsi que son matelot Baptiste, qui nous propose aussi de nous ramener au port en navire.
Voilà une belle journée qui s’achève 🐟🎣

Jour 2 : Visite de Onake et retour de pêche ! 🐙

Aujourd’hui, réveil 8h, nous avons rendez-vous au fumoir de Onake géré par Michel, un enfant du pays, à 11h.
Pour y aller, trois options de bus s’offrent à nous : la ligne 3 avec 15 minutes de marche ou les lignes 16 et 18, qui nous déposent devant mais qui partent un peu plus tard.
Comme on est en train de cuire à la gare routière, on décide de prendre la ligne 3 pour profiter de la clim du bus (oui, honte sur nous). Nous avons 30 minutes d’avance, large. Sauf qu’au bout de quelques arrêts, on se rend compte que le bus va nous déposer pour les 15 minutes de marche sur une nationale hyper dangereuse sans trottoir…
On décide donc de descendre du bus tant qu’on peut encore choper la ligne 18 ou 16 par correspondance. On se déplace en direction de l’arrêt de la 16 car le bus y passait plus tôt. Un bus passe dans le sens opposé à l’heure prévue de notre bus… on se rend compte qu’on a attendu dans le mauvais sens !! On passe à 15 minutes d’avance, stressant…
On retourne donc à la ligne 18, où, après un suspense insoutenable, le bus arrive enfin et nous dépose pile à l’heure. Professionnalisme, cqfd.
Nous faisons donc la connaissance de Michel, le patron du fumoir Onake, qui élabore pour Poiscaille du thon germon, du mulet ainsi que du maquereau fumé (ndlr : c’est de la fraaappe 🤤). Le poisson travaillé par Onake est d’abord découpé par Thomas de DIMA sur le même site, on le rencontre également le même jour.
Michel a grandi dans le Pays-Basque et avant de reprendre le fumoir à un ancien, il était dans l’industrie du Piment d’Espelette 🌶 (what a cliché…). L’échange avec Michel s’est super bien passé et cela a été super constructif. On a parlé des nouvelles recettes que l’on pourrait élaborer avec le fumoir pour valoriser au maximum les espèces mal aimées. Hâte de vous faire découvrir tout cela ! On en a aussi profité pour parler de l’organisation pour la saison du thon germon qui risque d’être sport cette année encore ! 🎣
Après la visite du fumoir et de la petite partie conserverie artisanale, Michel nous invite à manger. Il fait 35°C et, faute de choix végétariens, je reprends une pizza (score 🍕 Greg 1-2 Camille). Nous repartons dans le sens inverse en bus que l’on attendra sous une pluie battante d’orage d’été…
L’après-midi, nous nous posons dans le Airbnb afin de finir les combinaisons jusqu’au moment où c’est l’heure d’aller voir les navires revenir de la pêche !
Direction le port où l’on rejoint Benjamin aka Benji, capitaine du LAUSTA, un des palangriers pêchant le merlu, et son matelot Maxence, qui n’est autre que le frère de Florian cité plus haut ! (Et oui, la pêche, c’est parfois une histoire de génétique 🧬…).
Autour d’un verre, ils nous racontent leurs accidents de marée : quand le vireur a cassé, ou alors quand leur premier navire a coulé… On boit leurs paroles de marins entre deux gorgées de diabolo grenadine.
Au moment de notre semaine de terrain, la saison du merlu touche à sa fin et une nouvelle se prépare. Le sujet dans toutes les bouches est donc ✨LE THON GERMON !
Les premiers échos de leur présence proche de la côte se font entendre ! L’euphorie est là, les navires se préparent, les départs pour ces marées de 2/3 jours sont imminents ! Les plus chanceux rentreront avec 1 t dans la cale. Les marins doivent rentrer, alors nous nous séparons.
Avec Greg, on ne doit pas se coucher trop tard car le lendemain, nous embarquons ! 🏴‍☠️ Pour ma part, il est prévu que j’embarque sur l’INARA pour renouer avec mes amours de la palangre. Le rendez-vous est fixé à 3h du mat’ au port. Greg, lui, préfère partir chasser le thon rouge, il partira à 7h30.
On décide de tester la pizzeria que nous voulions tester la veille mais qui était fermée, puis au lit.
🍕 Greg 2-3 Camille

Jour 3 : Embarquement et désillusion 🐙

Mon réveil sonne à 2h30, après une part de pizza froide et une banane pour me prévenir du mal de mer, je me mets en route.
Je suis heureuse car j’ai toujours apprécié dans mon ancienne vie de me lever au beau milieu de la nuit pour partir à la pêche quand le port est désert et que tout le monde dort encore.
Il pleut car les fortes chaleurs provoquent des orages d’été. Je me dirige vers le ponton, il est 3h03, je suis légèrement en retard et on m’a toujours enseigné à l’école de pêche « l’heure c’est l’heure après le bateau il est parti ».
Je stresse un peu, j’envoie un message au capitaine, pas de réponse. Je fais le tour du port pour voir si le navire est parti mais je le vois encore amarré.
Je décide d’attendre sous un auvent pour me protéger de la pluie, mon ciré dans la main.
Au bout d’une heure d’attente, je me résous à rentrer comme une pauvrette à qui on a posé un lapin… 🐰
Je me rendors triste. Je ne serai pas marin-pêcheuse cette nuit…
Je n’aurai pas la force de me re-réveiller pour partir au thon avec Greg, il vivra son expérience de marin et nous ramènera un beau thon rouge direction le fumoir de Onake ! Pour ma part, je resterai au Airbnb pour faire les combis et manger à midi les restes de pizza (yes encore…).
En fin d’après-midi, on a rendez-vous avec Bixente, le capitaine du Moutton II également palangrier au merlu. Nicolas Ribault du Géroa nous accompagne.
Carnet de bord appros - Nicolas Ribault, Saint-Jean-de-Luz
On discute des mêmes sujets qui animent le port : le prix et la taille des sardines et le thon germon.
Une fois la journée terminée, nous allons explorer la jetée de Saint-Jean-de-Luz avant de rentrer manger. Devinez quoiii ?! Les restes des pizzas froides…
🍕Greg 4-5 Camille.

Jour 4 : Conserverie et carte postale 🐟📮

Ce dernier jour, on a rendez-vous à la conserverie de Saint-Jean-de-Luz. On y arrive vers 10h après avoir pris le bon bus cette fois-ci.
On y rencontre Jean-Hilaire, le créateur de la conserverie. On en profite pour discuter de la gamme qu’on vend chez Poiscaille et de la possibilité de l’étendre, mais surtout du THON GERMON, avec les mêmes questionnements et les mêmes rumeurs qui circulent : « c’est imminent ». C’EST IMMINENT ☄️
Après un tour du propriétaire, on repart avec des échantillons pleins les mains, qu’on se fera un plaisir de se partager pour déguster à la maison.
Retour à Saint-Jean, où le temps d’attendre notre train, on en profite pour s’asseoir dans un café et envoyer des cartes postales à nos proches, à l’ancienne, pour dire que la colo se passe bien !
On rompt enfin le cycle infernal des pizzas en commandant à la boulangerie des quiches que nous mangerons sur le quai de la gare.
C’est donc après 5 repas composés de pizza que s’achève notre aventure luzienne.
Notre train a du retard, et au moment de monter dedans, on se rend compte qu’on sera dans la même voiture… 🥁… qu’une classe de 3ᵉ… (sérieux ?! sur tout le train…).
Le bruit de la situation ne nous empêche pas de débriefer sur cette semaine super positive, enrichissante et concrète loin du PC.
Conclusion : que du love sur SJL 🏴‍☠️🌶🐟