La revue littéraire de Poiscaille
L'auteur
Ce qu'il raconte
Ce qu'on a adoré
Le style sans chi-chi et l'analyse sous tous les angles du fonctionnement de l'équipage, notamment les relations sociales qu'ils développent à bord. On s'attache à eux à mesure qu'on maudit le cadre de la pêche au large. On a apprécié les superbes photos d'archive issues des séjours en mer qui se succèdent tout au long du bouquin ainsi que les légendes allégoriques qui les accompagnent. Chez Poiscaille, on est quelques uns à avoir embarqué sur des chalutiers hauturiers similaires. L'analyse de Boris est très fidèle aux souvenirs que l'on a gardé de ces expériences. Ils ne sont pas toujours très agréables mais marquants. De quoi nous convaincre tous les jours, s'il est permis d'en douter, qu'il faut s'engager en faveur de la petite pêche.
Pour aller plus loin
Forcément quand on lit le livre, on pense aux enjeux écologiques majeurs du chalutage des grands fonds, un engin de plusieurs tonnes qui détruit l'habitat d'espèces mal connues des scientifiques. Des zones aujourd'hui poissonneuses mais pour combien de temps ? C'est une cause dont s'est emparée l'association Bloom devant la commission européenne entre 2012 et 2013, pour finalement obtenir l'interdiction du chalutage au delà des 800m de fond. Au delà de la profondeur de chalutage, on pense aussi aux rejets en mer qui peuvent représenter jusqu'à 40% de la capture en poids. Dans le livre, il est question d'un énorme requin pélerin asphyxié, que l'équipage peine à remettre à l'eau en un seul morceau. Du poisson mort, non conservé en cales parce que les quotas l'imposent ou qu'il faut optimiser la valeur marchande de ce qui va être débarqué puis vendu... Une petite histoire de la pêche moderne.