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Les poissons des mois de décembre et janvier

Pas de saison dans le poisson (ou presque). Ça ne pousse pas comme les légumes avec un cycle prévisible. Si on veut consommer durable on doit d'abord choisir ses produits de la mer en fonction de la technique de pêche.  Et chez Poiscaille, c'est notre priorité.

Alors pas question de tomber dans les affirmations de début de mois, on préfère vous décrire chaque fin de mois ce qui s'est passé côté marée.

La météo des pêches, en décembre et janvier

On a quitté novembre et son mauvais temps pour un mois de décembre en demie teinte.

Début décembre la tempête Barra s'invitait. Comme à {presque} à chaque fois, les coquillages et la Méditerranée nous ont sauvés. Il a fallu attendre Noël pour profiter d'une météo clémente. Grâce aux vents d'Est dominants qui on soufflé quelques jours durant, les pêcheurs-plongeurs on pu aller cueillir les coquilles Saint-Jacques et les oursins pour vos tables de fête. Merci petit Jésus. Enfin, pour le nouvel an, un gros coup d'Ouest a balayé la façade Atlantique, rendant toute sortie en mer impossible.

Un mois de janvier ensoleillé. Pour ce premier mois de l'année, le baromètre a pointé sur la droite. Du soleil, peu de vent et surtout, zéro tempête. Un calme exceptionnel, additionné d'un bon froid de canard {on est quand même en hiver}. Assez étonnant comme premier mois de l'année. Tous les pêcheurs étaient de sortie pour compenser la maigre saison de novembre et décembre, difficile pour les petits bateaux.

Qu'a-t-on retrouvé au bout des lignes, dans les filets, dans les casiers des pêcheurs qui remplissent chaque semaine les Casiers ?

Roulement de tambours... Voici les espèces stars de décembre et janvier, dont les abonnés à nos Casiers ont pu profiter. On ne compte pas les coquilles Saint-Jacques de plongée ni les huîtres naturelles, stars des tables de fête.

Le lieu jaune

Pêché au filet droit par Thomas Legall & Jérémie Raoul à Audierne, Florian & Loïc au Guilvinec mais aussi à l'hameçon par Ondine & JD, Romain Le Corre au Guilvinec ou Loïc Coz au Conquet. On l'a proposé en darnes pour les plus gros pépères. Juste avant la reproduction, ils étaient en appétit. Il n'y avait plus qu'à le poêler au beurre. Beaucoup de ligneurs coupent dès cette fin de mois avant la reprise en mars.

Le hareng

Frédéric Fournier pêche le hareng au filet de surface, de nuit, à Boulogne-sur-mer. Le filet est laissé à la dérive une dizaine de minutes dans les mats (concentration) de poissons. Les harengs sont démaillés vivants à bord et expédiés quelques heures après : la fraîcheur est au rendez-vous.

C'est une première chez Poiscaille, et on est fiers. La fin de saison s'approche, avec les prix 4 à 5 fois supérieurs qu'en criée on a pu soutenir Fred les jours de distribution des Casiers de la mer. On espère en transformer (en conserves ou version fumée) à Boulogne l'hiver prochain, pour lui en prendre davantage.

Le maquereau commun

À Camaret, Xavier Menesguen & Pierrick Pievaux ont relevé dans leurs filets des maquereaux communs. Comment ça, ça n'est pas la saison ? Depuis plusieurs années, les maquereaux se rassemblent en plein mois de janvier autour de la pointe du Finistère. Les pêcheurs les maillent au petit matin après 2h de "trempe". Encore raides quand ils sont démaillés, mis dans l'eau glacée immédiatement et vidés à bord, c'est la clé pour recevoir un maquereau tout beau 48h plus tard.

Le merlu de ligne

À Saint-Jean de Luz, Benji & Pascal et Guillaume Chausse pêchent le merlu. Plus exactement sur la fosse de Capbreton. Les merlus sont eux aussi en appétit avant la reproduction. Ils sont pêchés à la palangre. On dit alors "merlu de ligne". Les ligneurs calent 2 à 3 palangres de 600 hameçons chacunes, la clé pour ne pas tomber dans le cercle infernal des journées en mer trop longues et de la quantité au détriment de la qualité. Payé presque deux fois plus cher par Poiscaille, on les soutient à fond dans cette démarche. Attention à ne pas le manger cru, c'est l'un des plus parasités de nos côtes.

Le mulet

Le mulet est pêché au filet droit, en "battue" par Sylvain ou Victor en Méditerranée ou par Matthieu à Concarneau. Il se concentre près des côtes au coeur de l'hiver. Les pêcheurs en profitent pour le capturer, souvent de nuit en traquant les bancs et en calant les filets autour. Quelques minutes après, les filets sont remontés et les poissons démaillés vivants. On a même pu envoyer les plus gros pêchés par Matthieu au fumoir de Groix. Sur la boutique dès la fin de la semaine prochaine !

Les oursins de Méditerranée

Une grande première chez Poiscaille. On ne proposait que les oursins des Glénan (qui ont étonné plus d'un : une taille XXL et un goût plus floral que iodé) ; on propose maintenant les oursins de Méditerranée.

Henri Taillon, tout nouveau pêcheur dans le réseau Poiscaille, les ramasse en plongée (en apnée) autour de la presqu'île de Saint-Mandrier, au sud de la Seyne-sur-mer. Tout le savoir faire d'Henri réside dans la sélection des bons oursins : repérer d'un coup d'oeil ceux qui seront suffisamment pleins.Les oursins de Méditerranée sont pêchés entre début décembre et fin avril, le long de la côte. Ce sont des oursins violets (Paracentrotus lividus). Ils sont petits avec de grands piquants agressifs (attention aux doigts). Leur corail serait plus concentré et iodé que celui de leurs cousins des Glénan (Sphaerechinus granularis). Les avis étaient partagés ce midi chez Poiscaille.Les deux espèces sont sur la boutique en ce moment : l'occasion de les goûter et de faire travailler vos papilles 😉

Les stars de la boutique

Pas mal de nouveautés ces dernières semaines :

  • les moules de Dunkerque (venues prêter main forte aux moules de Groix qui ne sont pas encore au poids).
  • les oursins de Méditerranée dont on vous parle un peu plus haut. L'occasion de déguster les versions bretonnes et méditerranéenne et leurs saveurs atypiques.

Mais depuis fin janvier, les 2 stars de la boutique et des P'tits plus ce sont eux : les filets de maquereau et de chinchard fumés.C'est une grande fierté pour Poiscaille, car la transformation nous permet d'acheter plus de volume aux pêcheurs quand les prix en criée ne leur permettent pas de vivre correctement.

Les nouveaux pêcheurs du réseau

Sylvain Lozier à Cherbourg (filet), Jean-Ferdinand Coutant à Port-en-Bessin (filet & casier), Maxime Mary à Port-en-Bessin (casier et ligne), Eddy Ducarne à Fécamp (filet), Henri Taillon à Saint-Mandrier (plongée), Philippe Quinault (Mytiliculture sur corde à Dunkerque), Manu Martinez à Port Vendre (filet).

Quoi de neuf en Février ?

  • La soupe de poisson Poiscaille. Il nous manquait quelques centaines de kilos de poissons blanc pour lancer la production de notre soupe de poisson durable. On a même appelé 3 nouveaux pêcheurs d'Audierne, de Quiberon et de Loctudy à la rescousse tant la pêche n'a pas été bonne en 2021. Et il y a 15 jours, bingo, on a envoyé les 300 kilos de bogue qu'il nous manquaient pour lancer la popote. La soupe mijotera à petit feu d'ici quelques jours. À retrouver début mars sur la boutique.
  • Les poissons fumés. Maquereaux et chinchards ont pris leurs quartiers d'hiver dans le Pays Basque. L'occasion de valoriser la pêche de nos pêcheurs (en payant 5€ du kilo, contre 1 à 2€ à la vente aux enchères) et de faire travailler le fumoir du coin.  Une grande partie de la pêche d' Imanol et de Matthieu est partie en fumaison chez Onake. Sitôt pêchés, sitôt fumés, sitôt dégustés. Vive le local et les circuits-courts.
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