Repas de Noël : produits de la mer à faibles émissions de CO2
Comme chaque année ça va être le grand rush en pleine période de mauvais temps, avec des prix qui s'envolent et le ventre qui parle en premier.
Quand on sait que la France importe 80% des produits de la mer qu'elle consomme ( Source : France AgriMer), il y a quoi s'y perdre facile. On ne fait pas attention aux étiquettes et bim voilà des Saint-Jacques importées du Pacifique, hop les crevettes élevées en Asie, et vlan le saumon chilien lointain.
Il est cependant possible de concilier produits festifs et faibles émissions de C02.
Huîtres : ostréiculture traditionnelle a tout prix
S'il y a un produit sur lequel on aimerait vraiment que vous fassiez un effort c'est celui-là. L'origine du problème concerne plutôt les questions de génétique. Mais le recours à ces huîtres d'écloseries a souvent pour conséquence des déplacements d'huîtres importants.
Pour les ostréiculteurs situés au Nord de la Loire, il est, à de rares exceptions, indispensable de se fournir en petites huîtres (les naissains), nées à Arcachon ou Marennes d'Oléron. Les huîtres voyagent donc au moins une fois avant d'arriver dans le "Nord".
C'est après que le climat peut en pâtir. A partir de ce point, les Ostréiculteurs Traditionnels ne déplacent plus leurs huîtres, elles restent au même endroit, pour au moins deux ans, souvent trois.
Dans d'autres cas, les huîtres vont changer plusieurs fois de bassin de production : quelques mois en Normandie, pourquoi pas un petit passage en Bretagne, voire en Irlande (y a de la place!), pour un retour à Marennes d'Oléron.
Chez les ostréiculteurs traditionnels, les huîtres ne prendront qu'une seule fois le camion, pour se rapprocher de votre assiette.
- un goût plus marqué des huîtres, en restant au même endroit, le merroir peut s'exprimer. Chez Poiscaille on trouve maintenant les autres cailloux fades.
- un impact sur le milieu réduit, beaucoup de "Tradis" privilégient l'élevage au sol, il évite l'envasement induit par les tables surélevées.
- une éthique de production : l'ostréiculture traditionnelle c'est un peu la byodynamie du vin avec des producteurs engagés et précurseurs.
L'huître triploïde, authentiquement artificielle from La Laverie Production on Vimeo.
Coquilles Saint-Jacques : de plongée, française et maximus
Premier principe : éviter les espèces importées, elles ont le droit de porter le nom de "Saint-Jacques" alors qu'elles sont élevées/pêchées au Pérou, Philippine, Canada, etc.. Cherchez la mention Pecten Maximus, c'est la garantie d'une pêche française, au pire anglaise.
Pour aller plus loin, choisissez les coquilles pêchées en plongée. Cueillies à la main, à la force de la palme et du tuba, c'est la technique la plus douce pour le climat.
En effet, la pêche consomme très peu de carburant fossile (plutôt de l'huile de palme.....de plongée 😇). Les plongeurs opèrent depuis des embarcations de petite taille, à proximité des côtes. Leur besoin en carburant est donc très très faible.
- aucun grain de sable dedans, pas besoin de les rincer, ou goût préservé et la possibilité de réutiliser les barbes pour un risotto de folie
- pêche de proximité = rythme de vie amélioré : certains pêcheurs arrivent à déposer les enfants le matin à l'école et les récupérer le soir
- une sélectivité inégalable, aucun rejet, aucune prise accessoire.
Les produits à éviter, le climat vous remerciera :
- les grosse crevettes (gambas) : importées des tropiques, avec des pratiques vraiment douteuses. En alternative le petit bouquet breton, à acheter vivant ou cuit.
- le saumon : produits d'élevage en majorité, nourris avec des farines lointaines, élevé majoritairement en Norvège ou au Chili. L'alternative : le saumon atlantique sauvage de l'Adour, à condition d'avoir le budget.