📻 Radio Ponton #328 - Tempêtes en file indienne, les coquillages en résistance !

La tempête a touché l'Atlantique dès samedi, empêchant quasiment tous les pêcheurs du Golfe de Gascogne de sortir. Seuls quelques pêcheurs étaient dehors, avec un rayon d'action limité aux zones à proximité du port.

On s'est donc tourné vers la Manche, épargnée par la tempête. Les pêcheurs entre Cherbourg (Etienne Fossey,  Baptiste André) et Dieppe ( Bruno Guédon) ont été précieux pour remplir les paniers. Et à l'autre bout du pays, ce sont les pêcheurs de Méditerranée qui ont connu de bons résultats. Sur le thon rouge, toujours actif au bout des lignes, mais aussi à la côte, avec la migration automnale qui a repris. Florian Rousse, pêcheur au Grau du Roi, a notamment assuré de jolis départs.

Les plongeurs de coquilles Saint-Jacques ont bien contribué pour remplir les paniers. Avec les vents orientés Sud et Ouest, ils trouvent des zones abritées.

Les daurades royales de Méditerranée sont toujours présentes, mais on a vu les premiers loups (bars) les rejoindre. Les loups bougent généralement avec les premiers froids, ces pêches devraient s'intensifier dans les prochaines semaines.

La pêche de l'oursin violet, en plongée, a repris. Augustin Malliart nous a fait parvenir ses châtaignes de mer en direct de Brest. Super remplis, dès le début de la saison, c'est à goûter pour les amateurs. 

Depuis quelques années on a écho de pêches de dorades coryphènes, un poisson plutôt tropical, dans le réseau de pêcheurs. Il y a deux ans c'était côté Méditerranée, l'année dernière plutôt vers le Pays Basque. En Corse, les pêcheurs les croisent depuis bientôt 10 ans. Cette semaine c'est  Olivier Ranc qui en a capturé quelques individus au large de Toulon. On ne pensait pas les voir débarquer aussi tard dans la saison. Un signe que l'eau est encore chaude dans le secteur.

Depuis 2025, les ligneurs du Pays Basque sont handicapés pour pêcher le thon germon. Leur rayon d'action est limité à 20 miles d'un abri, alors que les thons germons croisent souvent bien plus loin au large. Par le passé, une tolérance était admise, et les navires partaient à plusieurs en campagne, pour assurer la sécurité.

Déjà en 2024, les pêcheurs avaient limité leurs sorties. Mais cette année, aucune tolérance, et beaucoup de navires ont du rester au port quand les thons germons sont partis au large.

En anticipation, plusieurs pêcheurs ont fait le choix d'agrandir leur bateau. Deux mètres supplémentaires qui permettent de changer de catégorie et de pouvoir partir bien plus loin. On a alors arrêté de travailler avec ces navires, hors de nos critères, et les autres bateaux couvraient nos besoins.

Mais cette année, on a vite vu la limite. Alors que plusieurs navires de de 10 à 12 mètres n'ont même pas pêché le thon germon, les navires de 14 mètres ont fait de très belles débarques.

En frais, dans les paniers, on a glissé uniquement les pêches de navires de 12 mètres et moins.

Pour cette pêche spécifique du thon à la ligne, un navire plus grand ne veut pas dire plus d'impact. La pêche est la même, à la traîne, poisson par poisson. Les deux mètres supplémentaires sont une clef pour pérenniser une pêche en place et durable depuis longtemps. Et en privant les navires plus petit de faire cette pêche, on laisse la place aux chalutiers de 24 mètres, qui partent 15 jours en mer et capturent en une marée ce que les navires partenaires de Poiscaille pêchent en une année.

On en a discuté avec les scientifiques et avec les ONG, croisés sur différentes conférences, leur avis est unanime : ces bateaux devraient remplir les paniers Poiscaille, aucune raison qu'ils ne le fassent pas. 

Alors on s'est permis de leur acheter du poisson, pour en mettre dans les conserves et fumaisons de fin d'année.

On souhaite aujourd'hui avoir votre avis sur cette évolution, pour cela on a préparé quatre questions, qui prennent à peine deux minutes.

Les anticyclones qui protégeaient du mauvais temps se sont maintenant décalées, laissant de la place aux dépressions venues du Nord ou de l'Ouest. Le mauvais temps semble parti pour durer, cette semaine il devrait toucher toutes les façades. Il y a trois jours de répit entre mardi et jeudi, parfait pour en profiter. 

Le vent pourrait pousser les dernière daurades royales au large en Méditerranée, avec de belles pêches au menu. Les pêcheurs à l'abri devraient faire de jolis scores, les vents orientés à l'Ouest sont favorables pour faire bouger les poissons.

Malgré ces opportunités on prévoit de bonnes quantités de coquillages. Les coquilles Saint-Jacques d'abord, les plongeurs vont pouvoir trouver des zones abritées. Mais aussi les coques et les moules, particulièrement remplies à cette période de l'année. Une excellente opportunité d'en profiter.