Frédéric Fieschi, pêcheur à Saint-Elme
On a rencontré Frédéric en octobre 2022, et ça a tout de suite annexé ! Il a entendu parler de nous via son ami d'enfance qu'il a lancé dans l'univers de la pêche et qui travaille aussi avec nous : Nicolas Blanc. Il a été intéressé car cela lui permet de mieux valoriser le poisson qu'il pêche en début de semaine et qu'il avait, jusqu'alors, du mal à écouler.
La pêche, une évidence depuis toujours
Le père de Fred, Jean-Jacques, a d’abord été pêcheur plaisancier pendant de nombreuses années. Dès ses 7 ans, Frédéric l’accompagne à la pêche sur le bateau. Il tombe amoureux du métier. Certains disent dès le plus jeune âge : “moi plus tard, je veux être pompier”, pour Frédéric, c’est la pêche. À 38 ans, son père se reconvertit et se lance comme patron de pêche en professionnel en 1983. À ses 11 ans, Fred devient mousse sur le bateau de son papa. Il va pêcher avant d’aller à l’école le matin. Lorsqu'il a 13 ans, il trouve un arrangement avec son école, et n’est plus scolarisé : il est à plein temps sur le bateau, en mer. Pour ses 16 ans, il a officiellement son livret maritime. Enfin, à 18 ans, il devient patron de pêche sur le Fredy, un bateau en bois typique du sud appelé pointu, que son père lui a acheté. En 2006, Jean-Jacques donne son autre bateau à son fils pour partir pendant 10 ans aux Antilles. La pêche, une histoire de famille jusque dans les noms des bateaux : le bateau de Jean-Jacques, de 8,40m s’appelle le Jean-Marie : il a été nommé avec le premier prénom du papa (Jean-Jacques) et de la maman (Marie-Claude). C’est le bateau avec lequel Fred pêche maintenant. L’autre bateau, le Fredy, a été nommé en hommage à Frédéric.
Des métiers variés, caractéristiques du sud
Comme beaucoup de pêcheurs de la Méditerranée Est, Frédéric n’exerce pas qu’un seul métier de pêche : il a commencé principalement au filet et à la palangre fine. Il pêche au filet à 90% du temps, filets qu’il monte lui-même, ce que peu font. Il pêche aussi à la traîne maintenant en plus des palangres et filets. Il sort assez tôt le matin, 2 heures avant le lever du soleil, pour pêcher les encornets, tirer ses filets, et en recaler d’autres dans la foulée. Il rentre au port vers midi, et ressort parfois l’après-midi, notamment dans l’été.Il suit un calendrier de pêche diversifié : en été, il cible les langoustes et les dorades principalement. Puis à partir d’août, il pêche les sérioles et dentis à la traîne, ainsi que des grosses lottes et chapons, et des raies. En automne, ses cibles sont les liches, les bonites et les encornets. Puis en hiver, il s’attaque encore aux bonites et lottes, mais aussi aux mulets et aux saupes, pour revenir sur les liches et sérioles au printemps. Il a aussi pêché pendant 20 ans le thon rouge, avant que ses quotas ne soient enlevés. Frédéric est très heureux de travailler avec nous : nous pouvons faire connaître ses produits dans la France entière, et valoriser sa pêche de début de semaine : il sait qu’il ne se retrouvera pas avec des poissons invendus ou gâchés. Hormis avec nous, Frédéric écoule son poisson en travaillant avec la poissonnerie de sa femme et des restaurants à proximité.
La petite histoire :
Frédéric est en mer avec son père sur son bateau. Le vent souffle très fort. Ils voient un planchiste complètement dépassé qui a besoin d’aide. Fred et son père le hissent à bord avec sa planche à voile pour le ramener au port. Avec le vent violent, Fred se prend la voile dans la tête et passe par-dessus bord, en s’emmêlant les pieds dans les cordages du bateau. Il s’accroche au bord du bateau, et son ciré commence à gonfler et se remplir d’eau. Lorsque son père a coupé le moteur, Fred n’en peut plus et se laisse tomber, mais coule au fond comme une pierre à cause de son ciré et ses bottes remplis d’eau ! Heureusement qu’il s’était accroché les pieds dans les cordes en tombant : son père l’a repêché à la corde, les pieds en l’air, la tête en bas. Plus de peur que de mal !
🐟 Espèces retrouvées le plus souvent chez Poiscaille : bonite, sériole, seiche
🎣 Techniques de pêche : Filet, ligne