Guillaume Mansard, pêcheur à Guissény
Les racines kerlouanaises
De Kerlouan tout au bout de la Bretagne, petit-fils de pêcheur, Guillaume est d'abord passé par des études de lettres puis l'enseignement à l'étranger avant de jeter l'ancre. Quand on dit que la pêche, c'est génétique. De la navigation à voile au métier de charpentier de marine, ses premières amours ont plutôt tourné autour des vieux gréements. Avec sa compagne, il a fini par acheter son premier bateau de 6m à Plouguerneau, le "Petit Pagan". Le bateau a connu quelques pépins : un naufrage en 2019 après un accident de navigation, mais rattrapé, il a pu être complètement refait à neuf. Guillaume peut de nouveau pêcher depuis septembre 2019.
Les casiers dans le champ de mines
La navigation entre Plouguerneau et Kerlouan demande de garder les yeux bien ouverts et une bonne maîtrise de la barre ! Des rochers partout et des courants traîtres, c'est le terrain de jeu de Guillaume pour ses casiers à crustacés. Il cale de petites filières de 6 à 8 casiers boettés, l'appât constitué de chair de chinchard ou de vieille, pour attirer les araignées, les tourteaux et les homards bleus. Ils sont relevés tous les deux jours.
En été, les étrilles s'invitent également à la partie dans les casiers, un vrai pince doigt pour les manipuler, parfois jusqu'en cuisine chez les abonnés Poiscaille.
Avant le passage d'Arthur et de la "Poiscaille mobile" pour la ramasse chez lui à Guisseny, Guillaume prend toujours le soin de retremper les crustacés pour qu'ils voyagent le mieux possible. Une petite attention qui fait toute la différence 24h plus tard.
Guisseny, c'est loin !
De la diversité...
Entre deux journées aux casiers, Guillaume cale ses filets droits pour capturer les rougets, les lieus, les tacauds et les vieilles sur le fond. Entre 3 et 5h de mise à l'eau au lever du jour pour relever le poisson le plus beau possible, souvent encore vivant dans les mailles.
L'été, il sort les cannes pour ferrer les lieus autour des têtes de roche. La journée commence par la traque des lançons à l'hameçon. Quelques heures plus tard, ils serviront d'appât pour les lieus jaunes, sur des hameçons légèrement plus gros. Pas en reste, les tacauds, les vieilles, voire quelques cabillauds peuvent aussi s'attaquer aux lignes. Et lorsque les maquereaux déboulent dans la zone, cela peut être la frénésie. Du poisson relevé, vivant et directement saigné puis vidé à bord, on adore !
Et du collectif
À Plouguerneau, les pêcheurs sont très excentrés. Les deux criées les plus proches sont Brest au sud et Roscoff à l'est, toutes deux à environ 40km. Pour nous permettre de ramasser le poisson le lendemain matin des journées de pêche, Guillaume s'est muni d'une petite cellule réfrigérée dans son garage. Elle sert également de dépôt aux autres pêcheurs du réseau localisés dans le coin, dont William.
Voilà qui nous motive d'autant plus à rouler tout au bout de la Bretagne pour chercher le poisson, avec une petite pause-café en compagnie de Guillaume entre temps !
🐟 Espèces retrouvées le plus souvent chez Poiscaille : homard bleu, araignée, étrille, tourteau, lieu jaune, rouget barbet, tacaud, vieille, maquereau commun
🎣 Techniques de pêche : Casier, filet, ligne