Ghislain, pêcheur chevronné, navigue entre l'étang de Berre et la mer

Ghislain Hardiville, pêcheur à Martigues

Ghislain (à prononcer Ji-slain avec l'accent méditerranéen sur la dernière syllabe) est pêcheur depuis son plus jeune âge, il a fait ses premières armes en tant que matelot sur les bateaux dans les Bouches du Rhône avant d'acheter le sien et de travailler à son compte à la petite pêche. À 24 ans, il est déjà patron à son compte et emploie un matelot à ses côtés toute l'année.

La polyvalence entre l'étang de Berre et la mer

Le terrain de jeu de Ghislain, c'est l'étang de Berre. Avec son matelot, il sillonne cette vaste lagune salée reliée à la mer par les canaux de Martigues. Ici, les espèces marines ne se font pas rares lors des mois les plus froids : daurades royales, loups, mulets et même quelques poissons plats viennent y migrer pour s'alimenter. La technique de pêche est toujours la même, on l'appelle ici la sinche. Elle consiste à chercher la présence du poisson à l'aide d'un sondeur et caler les filets droits tout autour des bancs, ce qui provoque un mouvement de panique. Les poissons se séparent et tentent de s'échapper dans toutes les directions, les plus gros se maillent dans les filets qui sont relevés quasi instantanément, quelques minutes après avoir été calés. Remonté vivant, le poisson est d'une qualité exceptionnelle, comparable à la ligne. Dès le début de l'été, lorsque la météo s'adoucit, Ghislain sort de l'étang pour pêcher directement en mer, déclinant toujours la même technique de pêche.

Le mulet pointu, une institution à Martigues

Il existe plusieurs espèces de mulets ou "muges" comme les appelle Ghislain qui se côtoient dans l'étang, selon les périodes de l'année. Les mulets noirs sont connus pour s'aventurer plus au large, les mulets dorés sont reconnaissables à leur tâche couleur or sur la joue ou les mulets porc qui sont de loin les plus migrateurs, remontant parfois plusieurs kilomètres de rivières. Enfin, les mulets pointus sont les plus connus localement pour leurs œufs salés et séchés : la poutargue. Le caviar martégal comme on l'appelle à Martigues, un délice à l’apéro. C’est l'une des espèces qu'il pêche le plus couramment. Bien valorisée, elle permet concrètement aux pêcheurs de relâcher leur effort sur les espèces les plus exploitées comme le loup. C'est le poisson durable par excellence.

La qualité au premier plan

De retour au port, parfois entre 23h et minuit, Ghislain et son matelot vident la totalité des poissons pour les Casiers de la mer. Après quelques heures de repos, ils déposent le poisson tout frais au camion à Vitrolles. Il arrive chez nous dans la nuit, 24h à peine après la pêche, d'une qualité impressionnante. C’est ce qu'on appelle de l'efficacité ! Et le mieux, c'est qu'en lui proposant des prix beaucoup plus élevés que ceux du marché sur ces poissons vidés, Ghislain nous annonce qu'il n'a pas besoin de sortir trop souvent en mer. Il peut laisser la ressource à l'eau pour ne sortir que lorsque les conditions idéales sont réunies et qu'il a de la demande. Dans l'assiette, son mulet tout frais et vidé juste après la pêche ressemble à s'y méprendre à du loup. En test à l'aveugle, c'est criant. On tient le pari !

Le thon rouge de ligne pour 2020

En 2020, pour la première année, il a obtenu une autorisation et un petit quota pour pêcher le thon rouge à la canne, une excellente nouvelle pour son activité qui gagne en polyvalence. Cela fait longtemps que l'on milite pour un rééquilibrage des autorisations de pêche au thon rouge en Méditerranée en faveur de la petite pêche. Nous voilà satisfaits, c'est le 5e pêcheur du réseau à s'en voir attribuer une en deux ans. Le seul hic, c'est qu'après vérification des chiffres, ça n'est pas tant un rééquilibrage des quotas des gros senneurs vers les pêcheurs artisanaux (toujours de l'ordre de 90% attribué aux navires industriels, une proportion quasiment inchangée depuis 2017) qu'une augmentation pure du quota national. On espère qu'elle n'est pas de mauvais augure pour le stock de thon rouge qui se porte beaucoup mieux depuis 10 ans. On sera particulièrement attentifs à l'évolution des avis scientifiques ces prochaines années. Du côté de Ghislain, le matériel est prêt à bord, les premières sorties sont prévues pour avril. On attend avec impatience les premiers gros bestiaux capturés à l'hameçon.

🐟 Espèces retrouvées le plus souvent chez Poiscaille : mulet pointu, mulet doré, loup, daurade royale, thon rouge

🎣 Techniques de pêche : Filet, canne

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