C'est durable de manger du thon rouge ?

Oui, c'est durable, les stocks de thon rouge en Méditerranée et d'Atlantique se portent bien depuis plusieurs années. Si bien que les quotas peuvent être augmentés. On peut aujourd'hui pêcher plus que début 2000, sans compromettre l'avenir de la ressource. On peut donc manger à nouveau du thon rouge de ligne de d'Atlantique Nord-Est et Méditerranée. La situation est moins bonne dans le Pacifique. Attention à bien vérifier qu'il s'agit de thunnus thynnus. Beaucoup de thons ont la chair rouge, mais ce ne sont pas des thons rouges.

Je réserve du thon rouge de ligne
Pourquoi c'est cher ?

Chez Poiscaille, on paie le thon rouge entre 14 et 20 € le kilo, entier. Certains pratiquent l'ikejime à bord, sacré boulot sur ces jolis bébés et 20 à 200 kg.Bien vendus en été, ces poissons sont mal payés hors saison, alors que la pêche reprend à l'automne. À la criée, hors saison, les pêcheurs touchent souvent entre 4 et 6 € de moins. Et on ne vous parle pas des coups où les prix s'effondrent à moins de 8 €. En garantissant un revenu plus élevé, on s'assure que l'exploitation peut rester rentable avec des captures de quelques individus par an. Ainsi, d'autres navires pourront en bénéficier dans les années à venir. Et peut-être même laisser les bars et daurades tranquilles pendant quelques semaines à l'automne, au moment où ils prennent des forces avant l'hiver. Ils auront déjà à échapper à l'appétit des thons, alors autant leur éviter de croiser quelques hameçons !

Je file sur la boutique

Comment soutenir les petits pêcheurs ?

Pour soutenir les petits pêcheurs, commencez par goûter leur pêche. 1. Privilégiez du thon rouge pêché à la ligne - les grands navires pêchent à la senne.Pêché à la ligne = durable. Basique. 2. Vérifiez l'origine sur l'étal. FAO 37.1.2 (Méditerranée Ouest) ou FAO 27.8 - Golfe de Gascogne. On évite ainsi les poissons du Pacifique ou de l'Océan Indien. 3. Vérifiez l'espèce : le thon rouge, c'est Thunnus Thynnus. Point barre. 4. Évitez d'acheter sur un étal où seule une longe (un gros morceau) est découpée par le poissonnier. Si vous voyez la tête du thon et sa queue (avec une bague blanche), foncez ! 5. Payez plus cher : les prix d'appels entre 19,90 et 29,90, on oublie. Le thon rouge de ligne se paie au grand minimum 10 € le kilo entier à la criée. La perte est de 50 %, le kilo de chair coûte donc au minimum 20 € au poissonnier. Plutôt 30 à 40 € avec les transports, les intermédiaires, les frais de criée. Il est donc normal de voir du poisson proposé, découpé en longe, entre 45 et 70 € le kilo. En tranches, ça sera entre 30 et 45 €. En direct, les pêcheurs vendent entre 20 et 30 € du kilo, en tranche généralement. Et au fait, vous pouvez en trouver dès maintenant sur la boutique Poiscaille, comme par hasard.

Allez, c'est parti, je réserve

Choisir le thon rouge de ligne pour soutenir les pêcheurs côtiers

On se dit que la bonne santé du stock et l'augmentation de quota devraient bénéficier en priorité aux petits pêcheurs. Eh bien non. Les grands navires ne sont franchement pas partageurs : ils ont la majorité des droits historiques, et se voient donc attribuer la majorité des augmentations.

1 tonne par navire pour les petits pêcheurs

1 tonne par navire pour les petits pêcheurs Les petits pêcheurs côtiers (appelés également "petits métiers" en Méditerranée) ne réclament pas beaucoup. 1 tonne par navire, même 500 kg pourraient suffire à capturer entre 15 et 30 poissons par saison. Pêchés à la ligne, plutôt bien valorisés, ils peuvent être une solution pour laisser un peu les autres espèces tranquilles. Sur un ligneur de 10 mètres par exemple, les captures sont faites poisson par poisson. Chacun demande du temps pour être remonté à bord, manipulé avec soin pour assurer une bonne conservation. Une bonne journée, ce sont 5 à 6 poissons de 20 à 40 kg côté Méditerranée, 1 poisson de 100 kg côté Atlantique. On est donc très loin de captures de centaines de tonnes en quelques coups de filet que réalisent encore les thoniers senneurs, principaux responsables de la baisse du thon rouge au milieu des années 2000. Alors les petits pêcheurs essaient de se faire entendre. En utilisant les réseaux et leurs moyens limités. Ils sont plutôt en mer que dans les commissions, là où les grands armements se démènent pour garder leur grosse part du gâteau. Contrairement aux senneurs qui capturent des grands poissons (100 kg et plus), sur leurs zones de reproduction. Les poissons sont conservés vivants dans des cages, engraissés, puis exportés à l'étranger, le Japon en première ligne. Leur quota est compris entre 60 et 300 tonnes par an, en quelques coups de filet, ils ont terminé leur année. Ça se passe soit à Malte soit aux Baléares, entre mi-mai et fin juin. On sort le bateau pour un mois et on rentre à la maison. Les poissons partent dans un autre continent, les sous restent dans les mains de quelques familles.

Je file réserver mon thon vertueux, vive la petite pêche côtière

Photo : Anthony Guenec, heureux, après avoir bataillé presque une heure contre un poisson de 145 kg.