Radio Ponton #250 : Des éclaircies de plongée

La semaine a été particulièrement compliquée pour remplir les Casiers.

Côté Atlantique, le vent a bien baissé , mais la houle est restée constante et élevée. Les pêcheurs à l'abri en Normandie, Bretagne et Charente ont pu sortir lors de rares accalmies. Ça  a été compliqué pour nombreux d'entre eux.

Pour Sébastien Gas par exemple, qui a tenté trois fois de sortir, au large d'Oléron.

A chaque tentative, il a dû faire demi-tour, la mer était trop mauvaise pour aller poser ses palangres.

En Méditerranée, c'est le vent qui a cloué les pêcheurs à terre. Seules les sorties en étang ont pu se faire, en cette saison ce sont les mulets qui constituent la grande majorité des prises. Clément Cazalet,  Sylvain Inghilleri et  Victor Riscal étaient à la manoeuvre.

Cette mauvaise météo a laissé une grande place pour les coquilles Saint-Jacques. Une bonne nouvelle pour les plongeurs. Après un mois de fermeture de la pêche, on a pu reprendre en fanfare et assurer de bons prix sur toutes leurs prises. La surface était bien chahutée mais sous l'eau, c'était beaucoup mieux. Des eaux plutôt claires, qui ont permis de bien pêcher.  Kenan Riou, Michael Villars ou  Yves Carbon, ils étaient tous sur le pont.

À chaque fois que l'on croise  Ingrid et David Mercier, ostréiculteurs naturels en Charente-Maritime, vient le sujet de la croissance des huîtres. Dans leurs claires de Marennes d'Oléron, la "pousse" est le sujet central. À première vue, ce sont de simples bassins rectangulaires, creusés dans le marais, alimentés par un canal d'eau salée. Mais on comprend que chaque année, certaines claires sont plus productives que d'autres, à tour de rôle. David y perd souvent son latin, mais c'est cette variabilité, cette quête permanente de la compréhension, qui donne le charme au métier.

La semaine dernière, nouvelle surprise : David pensait nous expédier des huîtres moyennes, taille numéro 03. Mais après à peine deux semaines dans la claire de son choix, les huîtres ont tellement grandi qu'elles sont passées à la taille supérieure, numéro 02, plutôt grosses. En plein hiver, c'est du rarement vu pour Ingrid et David.

La houle est annoncée plus faible pour le début de la semaine prochaine, avant qu'une dépression monstre ne touche les côtes. On croise les doigts pour qu'elle n'arrive pas en avance. Le vent reste présent côté Atlantique, mais les pêcheurs sont confiants pour sortir. Ils sont nombreux à vouloir profiter des petits coefficients pour poser les filets et palangres.

En Méditerranée, une forte Tramontane est au menu, de nombreux pêcheurs du Golfe du Lion devraient être bloqués à terre. C'est dans le Var, un peu abrité, qu'on devrait croiser quelques poissons. Frédéric Fieschi et  Nicolas Blanc seront sur le pont pour piéger les saupes et les bonites.

Avec ces petits coefficients et le temps calme, les pêcheurs de raie sont sur le pont. En l'absence des Brestois Michael Jouis (en quête d'un nouveau bateau) et Pierre Cuillandre (en pleine rééducation de la main), d'autres Finistériens prennent le relais. Erwan Brung et la bande de Camaret devraient remplir une bonne partie des Casiers en aile de raie.

Eric Laurent, du côté de Roscoff est également prêt. Le podium devrait être complété par le Fécampois Eddy Ducarne, qui rejoint la cause nationale, pour la souve-raie-neté alimentaire !