David Faydi, pêcheur à Port-la-Nouvelle
Filets / lignes / nasses - Golfe du Lion
L'équilibre à la petite pêche
David est l'un des seuls pêcheurs du golfe du Lion à ne pas être originaire du coin. Il s'y est installé sur le tard pour la pêche et l'équilibre de vie avec sa famille. Un temps commercial en région parisienne puis pêcheur sur un chalutier au large, c'est aux petits métiers qu'il est aujourd'hui heureux : travaillant pour lui à son rythme et en valorisant au mieux les produits de sa pêche avec un impact modéré sur la ressource.
Pour David comme de nombreux pêcheurs ici, la dynamique est claire : les petits métiers ont le vent en poupe et les chalutiers galèrent. On aimerait que la tendance soit la même sur l'ensemble des façades littorales, pour les pêcheurs et pour les ressources.
Le travail à l'étang l'hiver
Les pêcheurs de la prudhommie de Port-la-Nouvelle se répartissent équitablement l'effort de pêche dans l'étang salé de la Nouvelle.
David, comme Fréd ou Mathieu, a donc hérité d'une grosse douzaine de pantanes : nasses locales installées en dérivation d'un long filet droit calé au milieu de l'étang, par 1,5m de profondeur environ. Ils appellent cela la pêcherie collective de l'étang. Posées en fin d'été et retirées en janvier, elles permettent de piéger les poissons sans utilisation d'appat.
Les premières à se piéger sont les daurades royales lorsqu'elles sortent de l'étang pour partir au large entre octobre et novembre lors des premiers coups de froid. La majorité d'entre elles longe le filet droit principal jusqu'à trouver une sortie. Quelques unes s'engagent dans les pantanes et s'y retrouvent piégées. David les relève tous les deux jours maximum, surtout les lendemains de tempête ou de coup de froid, lorsqu'un "passage" de daurades a pu avoir lieu.
Les derniers à se piéger dans les pantanes sont les loups et les mulets, plus résistants au froid. David tente d'autres techniques complémentaires pour optimiser ses prises : il cale des palangres uniques (un poids, du fil, un roseau planté dans le sable pour tenir le tout et un hameçon libre) eschées d'un petit poisson de roche vif. Le lendemain il les relève pour capturer quelques loups de 1 à 4k, bien vivants et combatifs.
Des engins passifs installés 3 à 4 mois dans l'année et dans lesquels David peut relâcher les poissons trop petits, relevés bien vivants, c'est le bon exemple de pêcheries raisonnées et responsables. Ce jour là, quelques petites royales et un bébé mulet ont été remis à l'eau.
Le thon rouge à la force des bras
Pour le thon rouge, David utilise une technique légèrement différente de celles pratiquées par Fréd ou par Erwan. Il cherche les chasses en pleine mer pour les piquer au lancer ou à la traine, avec jusqu'à 3 cannes à bord. La touche et le combat sont sportifs, parfois 50 minutes de combat par bestiole de 20 à 35k ! Immédiatement remontés vivants et saignés à bord, la qualité est proche de l'Ikejime d' Anthony Guenec.
Espèces : Thon rouge, loup, mulet noir, daurade royale, anguille