JOURNEE MONDIALE DES OCEANS - 5 conseils pour consommer durable
JOURNEE MONDIALE DES OCEANS
Aujourd'hui on va vous mettre le cerveau sous l'eau avec plein de concepts, de grandes statistiques, d'enjeux sur l'Économie Bleue. Mais une fois décidé(e) à agir, vous voici devant l'étal du poissonnier.
Comment choisir ? Surpêche, état des stocks, impact de l'aquaculture, consommer local, durable, bonjour le casse tête. Déjà il faut savoir si le maquereau là, qu'on vous a recommandé de consommer pour la santé, il est frais. Pas simple au premier coup d'oeil. Et en plus tous vos potes vous parlent de ce documentaire sur Netflix, depuis qu'ils l'ont vu ils ont juré d'arrêter de manger du poisson. Sauf un peu de saumon, les enfants aiment trop ça 😰
On vous donne 5 engagements à prendre pour consommer du poisson durable.
#1 - ARRÊTER SAUMON, CABILLAUD ET CREVETTES
Le saumon
Ils est en grande majorité issu de l'élevage. On trouve pas grand chose en saumon sauvage : un peu d'Alaska, très peu de la Baltique et quelques pièces par an de saumon de l'Adour. Le problème de l'élevage c'est qu'il faudra toujours plus d'un kilo de poisson sauvage pour produire un kilo de poisson d'élevage. La farine d'insecte est encore loin. Pour nourrir ces poissons, on a développé des navires qui pêchent exclusivement pour la farine. C'est la pêche minotière. Navires de 100 mètres, volumes délirants, marché mondial.
C'est le cas notamment sur le chinchard, dans la Manche et la mer du Nord. Aberrant de voir des navires de 100 mètres de long capturer plusieurs dizaines de tonnes par jour, les expédier au Danemark pour une transformation en granulés. Ils sont ensuite envoyés en Norvège pour nourrir les saumons, ces derniers revenant ensuite en France pour être consommés.
Les japonais vénèrent le chinchard (aji), s'en régalent cru ou cuit. Et en termes de poisson ils sont plutôt fiables. Nous en fait de la farine et le chinchard est payé 1€ aux pêcheurs.
Et si on achetait du chinchard frais, pêché à la ligne par de petits navires côtiers ?
Le cabillaud
Fini le cabillaud frais, pêché en France. Les stocks sont à plat et le poisson migre plus au Nord maintenant. Des navires français pêchent encore du cabillaud au large de l'Irlande et de l'Ecosse, rappatrié par camion frigo. Pas très local. Mais le gros de la consommation française provient de Norvège ou d'Islande. Quand on parle de Norvège, c'est la Mer de Barents, tout au Nord, à la frontière avec la Russie. Dommage de faire venir un cabillaud de 4000 kilomètres (par camion ou par avion) quand on sait que les pêcheurs français ont du mal à vendre tous ses cousins : merlu, lieu jaune, merlan et tacaud en tête
Les crevettes tropicales
Là c'est le pompon. On parle des grosses gambas, qu'on désigne trop souvent par "bouquet". Rien à voir avec les bouquets que l'on pêche à l'épuisette sous les rochers. On est sur des grosses crevettes, vendues très souvent cuites ou congelées. Les moins chères viennent d'Equateur, du Panama ou de Thaïlande. Les plus côtées viennent de Madagascar.
Comme les saumons, ces crevettes sont nourries avec de la farine de poisson, venue de loin. Rien de vertueux là dedans. De plus, pour les élever on détruit les mangroves pour faire de jolis bassins tout carrés. Et au passage on les traite aux sulfites pour éviter qu'elle ne deviennent noires après cuisson. Ça aide à vendre.
Pendant ce temps les pêcheurs français peinent à vendre bouquets, tourteaux, araignées et parfois même homards à bon prix. Vous avez compris, là aussi il existe des alternatives.
#2 - ACHETER EXCLUSIVEMENT DES PRODUITS DE TECHNIQUES DOUCES
Ligne, casier, filet droit ou trémail, filet tournant, pêche à pied, plongée. On évite chalut et drague.
Ces deux engins de pêche ont plusieurs inconvénients :
Ils sont traînés sur le fond, avec un risque d'abîmer toute la biodiversité : algues, coraux, cailloux retournés, sédiments mis en suspension.
Ils ne sont pas sélectifs, ils capturent des espèces ou des invdividus non désirés, remis à l'eau en mauvais état. Beaucoup d'efforts sont faits pour améliorer ce point, avec les scientifiques. Mais on est loin du niveau de base permis avec les autres techniques.
Ils émettent beaucoup de C02. Pour traîner ces engins, il faut beaucoup de carburant. Le chalutage entraîne également la libération de C02 stocké dans les fonds marins. A l'échelle mondiale, une étude récente montre que le chalutage émettrait autant que le voyage en avion.