Dans les Casiers de Novembre, chez Poiscaille...
La météo des pêches, en Novembre
Après un mois d’Octobre un peu plus doux, l’automne est vraiment arrivé en Novembre, entre nette baisse des températures et premières grosses tempêtes de la saison. Pour les pêcheurs, les sorties deviennent aléatoires, il faut profiter de la moindre accalmie, la tempête peut s'installer pour plusieurs semaines. Côté captures, le refroidissement permet enfin aux poissons croisés habituellement en octobre de pointer leurs nageoires.
Côté coquillages, les pluies abondantes ont enfin gonflé les débits de fleuves. Avec des eaux côtières encore chaudes, on a les conditions idéales pour une belle production de plancton. C'est souvent la meilleure saison pour les coquillages, super remplis après la disette estivale.
Dans les Casiers le mois dernier...
La daurade royale
Avec la baisse des températures, on attendait de pied ferme la daurade royale. On la croise habituellement en octobre. Mais l'eau anormalement chaude depuis l'été et un début d'automne très doux ont décalé leur arrivée.
Aux premiers coups de froid de l'automne, les poissons migrent en masse de la côte vers le large. Cette dévalaison est particulièrement impressionnante côté Méditerranée. Les pêcheurs posent alors leurs filets et autres pièges aux passages stratégiques, pour des pêches spectaculaires. Loic David, Nicolas Blanc (Saint-Mandrier), Geoffrey Menard (Saint-Raphaël) nous ont donc régalés dès le début du mois de novembre. Malheureusement, ces prises massives s'accompagnent souvent d'une chute des cours, avec des poissons qui sont régulièrement vendus à peine 2€ du kilo, même pas le cours de la daurade d'élevage. Chez Poiscaille, on garantit des prix fixes, pour 10 comme pour 100kg, pour permettre aux pêcheurs de laisser passer les poissons les plus malins.
La coquille saint-jacques
Avec l'augmentation du nombre de jours de pêche du côté de la Baie de Saint-Brieuc, les coquilles saint-jacques ont renforcé leur pole position dans les Casiers. Les pêches sont encourageantes, la bonne santé du stock ne semble pas affectée par la présence des poulpes, qui restent encore discrets dans la Manche. De bon augure pour les fêtes.
La Bonite à dos rayée - surprise du mois
Entre deux tempêtes, Philippe Avent a tenté sa chance dans les environs de Saint-Jean de Luz. Bien lui en a pris, il a réussi le coup de pêche le plus inattendu du mois, et le plus spectaculaire. Parti pour chercher les chinchards, à la bolinche (senne tournante), il est finalement rentré avec plus d'une tonne de bonite à dos rayé à bord. Un coup inespéré qui a sauvé les Casiers, alors que la tempête faisait rage sur tous les autres secteurs. Une énorme surprise pour nous, la bonite à dos rayé se croise habituellement à cette saison du côté des pêcheurs des Pyrénées orientales et des Alpes maritimes.
Cette prise spectaculaire nous rappelle les autonomes 2015 à 2018, où les pêcheurs du Bassin d’Arcachon les croisaient en masse entre octobre et novembre ! Les bonites à dos rayée seraient-elles de retour dans le Sud-Ouest après quelques années d'absence marquée ?
Ps : Les experts auront reconnu une petite coquille dans la robe dorsale de notre bonite : plutôt une thonine commune (euthynnus alletteratus) que la bonite à dos rayé (sarda sarda) retrouvée dans les Casiers. On prévoit de mettre à jour l'illustration au prochain passage de cette cousine du thon.
Le Mulet
Le mulet a fait un retour dans les Casiers. Pour favoriser la diversité on essaie de limiter sa présence dans les Casier à la belle saison. Mais quand la tempête fait rage, c'est quasiment la seule option pour proposer du poisson. Il s'abrite en effet dans les zones très proches de la côte, attiré par les puces et mer autres petites proies délogées du sable par les vagues. Les pêcheurs qui ne peuvent s'éloigner au large trouvent là une belle opportunité de "bricoler" pendant les tempêtes. Et ce bricolage prend bien plus d'importance quand Poiscaille garantit un débouché à bon prix. Il permet de faire quelques ventes, et d'éviter de sortir quand la météo est un peu limite. Une bonne solution pour éviter les incidents en mer.
Ce mois de novembre, ce sont les pêcheurs de Méditerranée qui ont rempli les Casiers, avec leurs mulets porcs et sauteurs, croisés dans les estuaires côtiers. Victor Riscal a notamment fait de jolis coups dans l'Étang Pérols (au nommé Méjean), à côté de Montpellier.
La roussette - se réconcilier avec la saumonette
Lors des tempêtes d'automne, les fortes houles remuent les fonds marins. Les roussettes en profitent pour chasser coquillages et petits poissons délogés du sable. Très abondantes sur la côte, elles sont particulièrement mal valorisées, à peine 50 centimes du kilo pour les pêcheurs.
Chez Poiscaille, on propose aux pêcheurs un prix 20 à 30 fois supérieur. En échange, on leur demande de nous les vider à bord, un sacré boulot avec ces petits poissons musculeux à la peau abrasive. Ceci permet également d'éviter le goût d'ammoniaque et de corriger les traumatismes de la cantine. On trouve en effet souvent la roussette sous l'étiquette "Saumonette", couverte de sauce et beaucoup trop cuite. Vidée à bord et distribuée sans attendre, on vous invite à vous réconcilier avec les poissons du Brestois Pierre Cuillandre. Grâce aux bons prix Poiscaille, Pierre et son équipage se remettent à pêcher les roussettes qu'ils essayaient avant d'éviter. Une bonne manière de relâcher un peu la pression sur les espèces les plus courues.
La sériole
On est agréablement surpris de retrouver la sériole en novembre, après une entrée remarquée en octobre. Nicolas Blanc et Frederic Fieschi, tous les deux basés à Saint-Mandrier, les trouvent en effet aussi bien dans leurs filets qu'au bout de leurs hameçons. Un bon signe de bonne santé de la population. On entend en effet souvent les pêcheurs professionnels inquiets de l'impact de la pêche de loisir. Ils constatent le développement de la pratique depuis une dizaine d'années, avec des techniques modernes qui permettent d'aller chercher les poissons plus profond. Malgré cette pression importante, on dirait que la population de sériole se porte bien. On a été conquis par le goût de ce poisson, aussi bien cru que cuit. Un poisson hors du commun à goûter au moins une fois avant le ralentissement hivernal.
Les stars de la boutique
Les moules de nos trois mytiliculteurs sont actuellement au pic de leur remplissage, elles profitent à plein de la bonne pousse du plancton. Petit à petit elles vont se reproduire, ce qui signe la suspension de la commercialisation, elles sont alors trop fragiles. À goûter avant la fin décembre pour découvrir les trois merroirs différents : Groix, Locquément et Dunkerque.
Cette année, les bouquets semblent très présents, les pêches sont belles un peu partout, notamment chez Christopher Buchoux, sur l'île de Noirmoutiers. On les propose donc régulièrement en plus des Casiers.
On croyait les poulpes moins présents cette année mais ils se sont bien faits remarquer en ce mois de novembre. Après s'être repus de homards et de coquilles saint-jacques, on les a retrouvés bien présents dans les Casiers et les filets des pêcheurs du Sud de la Bretagne, majoritairement entre Le Guilvinec et Quiberon. Si vous voulez manger du homard l’année prochaine, c'est dès maintenant qu'il faut manger quelques poulpes 😈
La pêche des oursins est ouverte depuis début novembre, dans le secteur des Glénan, avec quelques jours d'avance par rapport aux habitudes. Nathan Roullot a enfilé la combinaison bien épaisse pour aller les dénicher dans les eaux à moins de 12 degrés.
Quoi de neuf chez nos pêcheurs ?
Nos pêcheurs Thomas Le Gall et Jéremy Raoul vont reprendre la pêche au filet, pour aller pêcher la vieille. De plus, Sébastien Gas, a terminé sa saison de guide pêche pour le thon rouge, il va reprendre son activité professionnelle en ciblant le congre, à la palangre autour de La Cotiniére. Parfait pour des bons plats mijotés.
La moule de Dunkerque signe son retour en primeur. Il s'agit de petites moules bien remplies, Philippe Quinault a du patienter un peu pour que les cordes se garnissent à la bonne taille.
On pensait voir le hareng prendre une grosse place ce mois-ci mais il tarde à venir, l’eau est encore trop chaude pour l’inviter à se rapprocher des côtes. On est vraiment fiers d'avoir rencontré Bruno Guedon, qui les pêche au filet à côte de Dieppe. Cette technique traditionnelle n'est quasiment plus pratiquée, remplacée par la pêche au chalut bien plus efficace. Les bons prix garantis par Poiscaille permettent également de pérenniser des savoir faire autrement voués à disparaître.
On leur dit au revoir pour un temps
Les maquereaux, présents en masse en septembre et octobre, ont pris leurs quartiers d'hiver, plus au large et un peu plus au Sud. On devrait les retrouver à la côte surtout au printemps mais ils peuvent se manifester parfois en plein hiver.
Le quota de thon rouge a été atteint côté Atlantique, fini les grands poissons et les combats interminables à l'hameçon. La pêche se prolonge côté Méditerranée, jusqu'à fin décembre.
Et pour le mois de Décembre ?
La transition automne hiver devrait se faire en décembre, les tempêtes commencent à se former côté caraïbes, les coups de froid du Nord devraient les accompagner. Côté Méditerranée c'est la migration des loups qui maintenant attendue, après celle des daurades.
Côté épines, les oursins de plongée des Glénan vont être rejoints par ceux de Méditerranée pêchés en apnée par Henri Taillon et Morgan Sumien (Saint-Mandrier). Ce sont les oursins noirs plus communs que les énormes châtaignes de Bretagne au goût plus iodé que floral.
Pour les ouvrir en toute sécurité, on a testé différents outils en vidéo, à retrouver par ici 👇