Les poissons du mois de juin
La météo des pêches, en juin
Un mois de juin ensoleillé. Une eau qui s'est enfin réchauffée. Mais pour autant, maquereaux et chinchards n'ont toujours pas montré le bout de leurs nageoires - même à l'heure où l'on écrit ces quelques lignes 🎣
Les poissons bleus voguent au large, dispersés, l'appétit dans les écailles.
Homards, maigres, moules, eux, étaient bien au menu. Une belle allitération dans les oreilles, pour des papilles bien servies.
Dans les Casiers le mois dernier...
Le merlu
Le merlu est pêché à la palangre de fond au large de Saint-Jean de Luz. Pascal Berrouet, Guillaume Chaussé et Bixente ont fait de belles pêches dans les grands fonds de Capbreton. Quelques gros spécimens au bout des lignes suffisent pour rentabiliser une marée. Vous avez pu retrouver leurs merlus sous forme de darnes dans les Casiers, prêtes à être poêlées. Côté Méditerranée, Sylvain Pagnon et Laurent Amselem pêchent au large de Caro, dans des grands fonds également (100m). Les merlus du sud sont plus petits, vous les avez retrouvés entiers et vidés dans les Casiers.
Le homard
Le homard est pêché exclusivement au casier. On peut compter sur une quinzaine de pêcheurs vertueux dans notre réseau : John Castric à Loctudy, autour de l’archipel des Glénan, Baptiste André, Cédric, Guy Mauger du côté de Cherbourg et Benoît Duval du côté de Boulogne-sur-mer. Vous pouviez les retrouver dans les Casiers, accompagnés d’autres crustacés ou coquillages. Chez Poiscaille, on met en valeur les homards épatés, qui ont perdu une pince, à nos pêcheurs. Ils sont mal aimés des restaurateurs et souvent mal payés aux pêcheurs.
Le maigre
Le maigre est le cousin du bar. Il n'est pas très connu, sauf dans le golfe de Gascogne, où il fait partie des traditions. Il est pêché au filet, dans les petits fonds, en Charente-Maritime, par Francis Labelle à Royan et par Loïc Boniton à La Rochelle. Dans leurs filets, des gros poissons jusqu'à 15 kilos, que vous avez pu trouver en pavés de 500 grammes dans les Casiers de la mer. Avec des gabarits pareils, quelques poissons suffisent pour assurer la journée.
Le merlan de ligne
Stéphane Dandin et Gaël Moreau nous ont régalés de leurs merlans brillants et bien fermes, pêchés à la palangre (ligne mère sur laquelle sont fixés des hameçons). Au large du Croisic, par 60 à 80 mètres de fond pour Stéphane ; à Oléron, pour Gaël. Une chair toute douce, pêché à la ligne et acheminé en 72 heures partout en France, c'est l'occasion de redécouvrir ce poisson réputé fragile. Un pot-pourri de recettes par ICI.
Les moules
Un mois de juin en mode "rentrée des classes" pour les mytiliculteurs du réseau Poiscaille. Juin et juillet ne sont pourtant pas vraiment recommandés pour déguster les moules, elles sont souvent trop maigres. C'est vrai pour les moules de bouchot qui sont à sec à marée basse. Mais les moules de corde se nourrissent 24 heures sur 24. Elles se reproduisent en avril et en mai et avec le réchauffement de l'eau, elles deviennent bien charnues dès le mois de juin. On vous embarque pour découvrir un large merroir de moules, des 4 coins de la France.
On a reçu le tout premier envoi des moules de corde de l'île Dumet. Là-bas, on connaît l'équipe d'Anthony Brochard depuis quelques années grâce aux pêcheurs à pied du Croisic. On attend les abonnements de septembre pour pouvoir les intégrer régulièrement dans la boucle.
À Dunkerque, on a enchaîné les envois avec Philippe Quinault qui élève l'espèce Mytilus edulis sur corde. C'est la plus petite des deux moules que l'on trouve naturellement sur le littoral. Bien charnues, elles se rapprochent des moules de pêche du Croisic ou d'Étaples. À Étaples, on a retrouvé les moules sauvages de Cécile et Fred Lenne, ramassées à pied.
Côté Breton, on a enfin retrouvé nos historiques Julien et Lesli e à Groix après quelques semaines de pause. Après la reproduction, elles ont bien repris en chair, on retrouve le remplissage qui en font les préférées des Poiscailleurs ! Côté sud, on a reçu les moules de l’étang de Thau de Bruno et Valérie Gomez.
Les stars de la boutique
Nouveauté sur la boutique : la seiche fumée. Avec l'aide du fumoir de l'île de Groix, on a trouvé la solution idéale pour encaisser les gros coups de pêche d'Erwan Brung. On se régale à l'apéro, avec ou sans mayo.
On a pu profiter des dernières huîtres naturelles avant leur période de laitance. On les laisse délaiter cet été, rendez-vous fin août pour la reprise 🦪
Les stars de la boutique, en juin, ce sont bien sûr les crustacés : tourteaux, araignées, étrilles, homards. Ces messieurs dames à pinces étaient au rendez-vous.
Quoi de neuf chez nos pêcheurs ?
Le retour des féras du lac Léman. Les beaux jours sont de retour. Après avoir bataillé tout le printemps avec les perches, particulièrement nombreuses cette année, les féras montrent enfin le bout de leur nageoire. L'eau se réchauffe et l'activité planctonique bat son plein, c'est le moment où les féras se déplacent en bandes pour se nourrir dans toute la colonne d'eau. Au filet droit vendredi matin, Éric Jacquier a remonté quelques poissons de bonne taille, vidés directement à l'atelier et expédiés dans la journée pour remplir les Casiers du lendemain. On la conseille cuite à basse température ou juste cuisinée crue après filetage et congélation de 48h minimum. Avec sa chair ultra-fine, pas la peine de trop en faire : un filet d'huile d'olive, de la fleur de sel et du zeste de citron suffisent.
La grande surprise, ce sont les anchois de Philippe Avent, qui ont rempli des Casiers de la mer à la mi-juin. Pêchées à la bolinche, de nuit, habituellement en mars/avril quand l'eau commence tout juste à se réchauffer. L'eau est restée fraîche plus longtemps cette année. Vous les avez dégustées en friture, au barbecue et même crues pour les plus gourmands.
Pointe de tristesse pour les Casiers de la mer annulés mi-juin. En cause : des merlus trop parasités, à risque pour la consommation. C'est la toute première fois qu'on a dû rembourser des Casiers, on en est désolés.
Le début de la saison de thon rouge est pour le moins timide. Le poisson roi de Méditerranée se fait très discret pour l’instant.
Et pour le mois prochain ?
On attend de nageoire ferme les poissons bleus pour juillet : le maquereau (espagnol ou commun) en Bretagne et les bonites en Méditerranée.
À l’autre bout de la chaîne des Pyrénées, au Pays basque, le thon germon fait lui aussi l’objet de toutes les convoitises. Les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz sont en veille. Ils attendent que le poisson se rapproche des côtes françaises pour aller le pêcher à la traîne. On espère les premiers thons dans les Casiers pour début juillet : la dizaine de bateaux basques avec qui nous travaillons va « armer au germon ». En darnes ou en pavés, à vos barbecues, poêles et marinades.